Le brésilien Paulo Freire (1920-1997) est une figure essentielle de la pensée éducative. Ses travaux ouvrent de nouvelles perspectives sur l’enseignement scolaire, la formation des adultes, l’éducation populaire et les approches pédagogiques alternatives. Freire était convaincu que l’apprentissage ne se transmettait pas, mais elle se construisait. Selon lui, « personne n’éduque autrui, personne ne s’éduque seul, les hommes s’éduquent ensemble par l’intermédiaire du monde ».

L’objectif de la pédagogie de Paulo Freire est de faire passer de la conscience quotidienne à la conscience critique. Alors que la conscience quotidienne permet aux opprimé.e.s de prendre conscience de leur oppression, la conscience critique implique une analyse sociale approfondie de cette situation d’oppression. Dans cette perspective, les opprimé.e.s cessent de percevoir leur condition comme un destin individuel pour la considérer comme une réalité sociale découlant de structures de pouvoir et de rapports sociaux.

Après son exil en 1964, Paulo Freire a participé à divers projets dans des pays africains. Parmi ces pays figuraient la Guinée-Bissau et le Cap-Vert, après qu’il ait déjà résidé en Zambie et en Tanzanie, où il a collaboré avec différents groupes engagés dans des mouvements de libération. Sa présence en Guinée avait une grande importance à cette époque, car le pays venait tout juste d’obtenir son indépendance en 1973. Ce séjour a offert à Freire une précieuse occasion d’échanger des idées et de vivre aux côtés d’un mouvement de libération du colonialisme portugais, qui partageait de nombreux aspects de sa philosophie politique et éducative.

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